Bonjour à tous,
Cette semaine, je suis parti en vacances, c’est pourquoi le Bilan #5 s’est fait attendre ! Ce post va être assez long et illustré, d’où la pagination qui se trouve juste avant les commentaires sur l’articles.
Généralités du road trip
Trois jours avant cette semaine de vacances, on s’est dit que ce serait pas mal de partir faire un road trip vers le nord (où il fera ûrement plus beau). Donc, direction Avis et réservation d’un véhicule de catégorie O (type Kangoo, Doblo etc…) avec une bonne réduc de 25 % après avoir essayé toutes les combines possibles : opérateur téléphonique, carte bancaire, Flying Blue, contacts et même négociation comme au souk. On fait un petit sac avec seulement des tee-shirt et maillots de bain (il fera beau) et c’est parti.
Le jour du départ, surprise, on a été surclassé : On a une magnifique Zafira (euh… pourquoi quand je tape Zafira sur Google image, je tombe sur une photo de cul ? Le web est vraiment incontrôlable !). Bref, on a une magnifique Zafira, version 2.0 en plus (je sais pas ce que ça veut dire sur une voiture, mais sur le web, c’est toujours associé à un truc cool…). Autre avantage, elle tourne à l’éthanol qui permet de protéger notre belle planète qui coûte beaucoup moins cher. ¬´Spacieuse et d’aucun dirait familiale¬ª (7 places) on est chaud bouillant !
On a choisi un itinéraire facile, trois destinations :
- Quissamã : petite ville de 12000 habitants située dans les terres où un ami possède de la famille (histoire de la famille assez hilarante page suivante). Cette ville fait commerce des champs de canne à sucre qu’elle cultive. Il reste donc les vestiges de l’exploitation des esclaves et des magnifiques Fazenda (maisons coloniales) où vivaient les
exploitants blancs.
- Guarapari : Située sur la rodosol (route du soleil) dans l’état Espirito Santo, les guides disent que c’est un lieu très réputé des touristes brésiliens et encore méconnu des autres touristes. Son sable est radioactif (pas de compteur Geiger pour vérifier…). Ca ne pouvait qu’être une bonne destination !
- Buzios : Ex village de pêcheur ¬´lanc鬪 par Brigitte Bardot dans les années 1960, c’est devenu le Saint-Tropez de l’état de Rio de Janeiro (c’est même comme cela qu’ils se revendiquent). Avec 27 plages de sable blanc et l’eau turquoise, tous les habitants huppés de Rio y vont passer leurs vacances ou leurs week-end (2h30 de trajet).
Merveilleux ! L’itinéraire fait quand même 1100 km en 6 jours. Une petite carte s’impose :

1100 km, c’est la taille de la France, c’est comme se faire un petit Lille-Marseille, j’étais confiant. En 6 jours, ça devait se faire assez bien. Ce que je ne savais pas, c’est que ce qu’ils appellent ¬´autoroute¬ª sont les équivalents de nos routes nationales limités à 80 km/h. Le trafic de camion est très important et dans les montés, leur vitesse ne dépasse pas les 60 km/h. Les voyages de nuit (qui tombe à 18h) sont crevants car personne ne coupe ses feux de routes lorsqu’on les croise donc c’est 200 mètres complètement aveuglés à chaque fois qu’on croise quelqu’un (c’est à dire toutes les 30 secondes), il faut être d’autant plus vigilant la nuit car les gens marchent ou sont en vélo sur les bas côtés et il faut un rien pour en faucher un… C’est pourquoi au bout de 4h de trajet de nuit, j’avais la tête en feu ! J’étais le seul à posséder un permis international, c’est donc moi qui ai conduit presque tout le temps ! Ce qui a représenté 18h en 6 jours, dont 8h la nuit.
En plus, la Zafira 2.0 est une voiture de merde ! Aucune reprise (sympa pour doubler…) les freins étaient plus que dégueulasses, le frein à main ne fonctionnait pas (une pente à 10% et la voiture reculait !!), le volant tremblait à plus de 120 km/h, les phares étaient trop bas (en feu de croisement, l’éclairage allait à 20 mètres, en feu de route : 60 mètres (au lieu des 150 requis en France)) ce qui a compliqué encore les voyages de nuit.
Le dernier jour, j’ai même eu un gros coup de bad. On était sur un autoroute à 2 voies (très rare), j’étais à 90 km/h, en train de doubler 3 camions et je discerne des choses sur la route à 100m. Je ralenti et là, tout est allé très vite. Je me suis rendu compte que la voie sur laquelle j’étais était bloquée par 3 plots (il n’y avait même pas de bande réflexive sur ceux-ci) j’ai pilé comme jamais (et réveillé tout le monde dans la voiture…) pour m’arrêter à 10 cm du plot qui barrait ma voie. La, je reprends mes esprits et me rends compte qu’en fait, c’était juste les flics qui étaient sur le terre-plein central et qui avaient mis ces plots comme ça pour voir si c’était marrant. Je les ai haï !
Bref, c’est pour dire qu’il faut être vigilant sur la route (et encore, je vous ai passé les animaux qui traversent la route (allant du chat au cheval (????)) les nids de poule gigantesques ou encore les radars automatiques sans panneau préventif juste dans les tournants indiquant qu’il faut passer à 40 km/h au lieu de 80 !)
Ca c’est pour les côtés moins sympathiques du voyages. Passons aux choses et marrantes qu’on a fait, et il y en a. Direction Quissamã !
Etape 1 : Quissamã
Quissamã est une ville de 12000 habitants qui vit de l’exploitation des champs de canne à sucre. Jérémie, un ami français a de la famille là-bas et nous avons été reçu dans une magnifique Fazenda (grande maison similaire aux aciendas espagnoles ou aux mas du sud de la France) appartenant à sa grande tante répondant au nom de ¬´Tét鬪 pour Teresa. Nous avons passé 2 jours dans cette ville et avons visité son musée, fait un tour en bateau sur le canal reliant toutes les Fazendas de la ville et rencontré les exploitants de cette ville. C’était très enrichissant !
L’histoire de cette ville a commencé en 1830 lorsqu’un Baron portugais s’y est installé pour profiter du commerce de la canne à sucre dont l’intérêt n’a pas tari depuis plus de 300 ans dans le monde. Ce cher monsieur, dont la maison est l’actuel musée, porte le surnom de ¬´Paí de todos¬ª, (père de tous) pour la simple et bonne raison que si vous habitez dans cette ville et que vous êtes blanc ou métissé, vous êtes son descendant !! En effet, il a eu dix enfants légitimes et a couché avec presque toutes les esclaves qu’il possédait ! Notre ami Jérémie est donc son descendant direct ! Une autre famille française est venue s’installer un peu plus tard dans cette ville et la culture française est très présente. D’ailleurs, jusqu’à la génération correspondant aux grands parents de Jérémie, tout le monde parlait français couramment, sans jamais avoir mis les pieds en France.
Voici une photographie de l’actuel musée que nous avons visité le matin :

Le nom de la ville Quissamã a une histoire. Lorsque les esclaves sont arrivés pour faire la récolte de la canne à sucre, ils étaient effrayés et n’arrêtaient pas de répéter le nom Quissaman, Quissaman. En fait, Quissaman est une ville angolaise d’où ils venaient et qui devait avoir un paysage similaire. Les exploitants ont donc décidé de baptiser cette ville du nom de Quissamã (qui se prononce quissaman avec un son nasal). Le moyen de transport le plus pratique pour se déplacer était le bateau car la présence de plusieurs lagons compliquait les trajets sur terre. C’est pourquoi et c’est la fierté locale ils ont créé un énorme canal navigable reliant toutes les Fazendas de la ville. Ce canal fait 119 km de long et toute la ville dit que c’est le 2ème canal le plus long du monde après le Canal de Suez. Bon, c’est difficile à croire car même les brésiliens qui ne sont pas de cette région n’en n’ont jamais entendu parler, mais c’est intéressant à visiter !
Nous avons donc fait un tour en bateau sur ce canal, bordé d’élevages bovins :

Nous avons fait un stop dans une des plus grandes Fazendas de la ville qui possède un musée et dont les dépendances où vivaient les esclaves sont toujours habitées par leurs descendants.

J’ai pu en demander plus l’histoire de ces esclaves. Etaient-ils vraiment mal traités ? Mourraient-ils du travail qu’on leur demandait ? Subissaient-ils des tortures ? Bref, toutes les questions de base de touriste de bas étage, je l’avoue, mais ça m’intriguait vraiment. Malheureusement, je suis resté sur ma faim car dans la ville ça reste quand même un tabou. Ce que je sais, c’est qu’à Quissamã, ils étaient assez bien traités car lors de l’abolition de l’esclavage, la plupart ont continué à fournir le même travail et peu ont fui (comme cela c’est vu dans d’autres villes). On peut donc dire qu’ils étaient mieux traité qu’ailleurs, mais bien traité… J’ai encore des doutes.
Après ces questions un peu lourdes, le guide à tenu à nous présenter une femme descendant d’esclave vivant ici pour justifier qu’ils vivent une vie normale. La, malheureusement, ça a raté !
On est rentré dans une des dépendances : deux pièces pour une famille (une salle à manger, une chambre). Espace total : 25 m2. Une arrière cours dans laquelle on rentre et où le guide nous dit : ¬´vous voyez, ils vivent comme vous et moi, il y a une télévision et un ordinateur pour les X familles qui vivent encore ici etc… C’est la même vie¬ª. Au sol, les restes d’un poulet égorgé, un poisson mort, les toilettes derrière une bâche.
En relisant ce paragraphe… Je trouve que ça ne passe pas du tout. Je trouve qu’il est très arrogant. Je n’arrive pas transmettre le côté surréaliste de la situation qui en fait un épisode drôle et pas seulement digne d’un touriste qui ne comprends rien au monde dès qu’il quitte les villes développées dans lesquelles il vit.
Pourtant, je peux vous assurer qu’il reste des inégalités très importantes entre les descendants d’esclaves et les descendants de blanc.
Bref, nous sommes rentrés après ce petit voyage sur le canal de Quissamã et nous avons pris la voiture le lendemain direction Guarapari !
Etape 2 : Guarapari
Guarapari, ville balnéaire située dans l’état Espirito Santo en jette sur le papier : 17 plages, réputée des touristes brésiliens, sable radioactif bon pour la santé, hôtels pas trop chers etc… Bref, le parfait endroit pour se jeter dans la culture brésilienne. Malheureusement, ce n’est que sur le papier…
Une découverte quand même : la classe moyenne existe au Brésil et elle a exactement la même gueule qu’en France. Traduire par : c’est une ville de beauf. Gros, moches et mal élevés. En plus, c’est la fin de saison (les vacances d’hiver se sont finies la semaine dernière) donc c’est plus une ville fantôme qu’autre chose. On a donc pas trop aimé cette ville où les caipirinha ont sauvé notre malheur. Enfin, ça va, on se plaint pas trop quand même, c’était assez posé :

Héhé :

Donc, c’était quand même assez cool ! Mais c’est vrai qu’on était pas mécontent de partir pour d’autres rives : direction BUZIOS !
Etape 3 : Buzios
Buzios est aussi une ville balnéaire mais sa vie continue toute l’année. Les prix sont assez élevés (et exorbitants l’été de décembre à février). Là-bas, je me suis vraiment éclaté. Nous sommes arrivés vers 15h, après 8h de voiture et de conduite pour moi, donc, un peu éclaté. Mais hop, un saut dans l’eau à 22¬?C, et ça allait beaucoup mieux ! Le soir, après un très beau restaurant dans le centre de la ville on voulait aller faire la fête dans une des chaînes de club les plus prestigieuses du monde : Pacha. (Je trouve qu’être allé au Pacha de Buzios ça claque pas mal dans une conversation…) Malheureusement, ce soir là, c’était une soirée privée, donc on est allé dans une autre boite de nuit avec un forfait de 5 Caipirinha pour la soirée. (pour comprendre le fonctionnement des forfaits en boite de nuit, se reporter à cet article. On est resté jusqu’à 5h du matin, c’était vraiment énorme.
Le lendemain, réveil à 11h pour profiter des magnifiques plages de sable blanc qu’offre Buzios :

Déjeuner sur la plage :

Et couché de soleil sur une autre plage :


Le lendemain matin, nous nous sommes levé tôt pour profiter une dernière fois de la plage avant de repartir en voiture pour Rio en fin de journée.
Ceci signe la fin de mon 5ème billet bilan de mon semestre à Rio.
Les cours devaient commencer aujourd’hui (mardi 11 aout 2009) mais ont été retardé pour une raison inconnue. Il me reste plusieurs choses à faire dans Rio et notamment : trouver un appart !!
A très bientôt pour un nouveau billet bilan !